En Suisse, les parents peuvent envoyer leurs enfants à la crèche… en forêt
Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente (ou les trois), les enfants passent leurs journées dehors dans ces crèches suisses en forêt. Et tout le monde dit que c’est formidable.
Mettre son enfant dehors. Toute la journée. Toute l’année et par n’importe quel temps. Ce n’est pas de la maltraitance, c’est juste un nouveau mode de garde en Suisse. Depuis trois ans, à Genève, les jeunes parents peuvent inscrire leurs enfants à l’éco-crèche “Éveil en forêt”. Ici, on joue et on apprend dehors. Au fil des saisons. Et avec ce que donne la nature.
Il faut imaginer une grande prairie. Une agora tout en bois où les enfants se retrouvent au coin du feu. Des tables de pique-nique. Une grande roulotte où on peut s’abriter pour faire la sieste. Et des arbres. Des arbres partout. Ne cherchez pas de jouets en plastiques, ici on préfère grimper aux feuillus. C’est le cas d’Alexis qui s’exerce sous le regard admiratif de l’auxiliaire socio-éducative Anouk Pittet. “C’est génial, Alexis est très doué pour grimper aux arbres et il initie les autres enfants. C’est vraiment une question de lâcher prise et de confiance. Lorsqu’on est adulte et qu’on voit que l’enfant gère bien, on ne va pas ajouter un stress, on va l’encourager. Ce n’est pas de l’inconscience, c’est de la confiance !”
Vivre dehors, pour favoriser le développement
Les enfants ne sont pas livrés à eux-mêmes pour autant. Avec un encadrant pour trois enfants en moyenne, les adultes sont omniprésents. Plus sans doute que dans d’autres structures. L’éco-crèche fait partie des crèches publiques de la ville de Genève. Elle n’est pas réservée aux parents les plus fortunés. Elle accueille en moyenne une trentaine d’enfants chaque année. Mais jamais plus de 12 en même temps. La Suisse n’est pas réputée pour avoir un climat particulièrement chaud à cette période de l’année mais ce n’est pas un problème pour les enfants qui jouent avec leurs écharpes et leurs bonnets. A chaque saison, ses activités. L’hiver, bataille de boules de neige. Cueillette des champignons à l’automne. A la belle saison, promenade au bord de la rivière et découverte des ruches situées en lisière du bois.
En forêt, on peut même faire ses devoirs. Charles de Planta est le responsable de la crèche : “L’an dernier une petite fille, à cinq ans à peine, avait déjà un examen de mathématiques, elle était en pleurs car elle n’avait pas pu réviser. On a passé la matinée à se donner des cailloux d’une main à l’autre, sans même s’en rendre compte elle faisait des additions et des soustractions. Le lendemain elle a eu son examen et était toute contente.”
C’est à nous, adultes, de voir ce qu’on propose et la manière dont on le propose. On peut tout travailler en forêt.
Le responsable d’une crèche en forêt suisse
à franceinfo
Les éducateurs l’assurent : dans la nature, les enfants se développement mieux et plus vite. Un constat partagé par Nathalie, la maman de la petite Anita. “Mon appréhension c’était de savoir comment elle allait se débrouiller car elle est un peu maladroite, comme son père ! Ce n’était pas le froid ou les intempéries que je craignais mais plutôt qu’elle se fasse mal. Mais en fait, très vite, sa façon de se mouvoir a changé depuis qu’elle est à l’éco-crèche. Elle s’est ouverte.” […]